On the BAM Railway : 60 hours on the train (part 1) / sur la route du BAM : 60 heures de train… (partie 1)

BAM Railway (Baikalo-Amuro- Main line) / La ligne de chemin de fer de la BAM.

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Severobakalsk-Tynda (Oct 7-8)

Ben’s side of the story

Dry and salty omul / L'omul seche et tres sale 

We left Severobaikalsk to embark on a 60hr journey to Komsomolsk-Na-Amure (a place we never suspected the existence before this trip). Mila and OIga accompanied us on the train and we were sad to leave them: they truly were great people. The train we were on had left Moscow 4 days previously (and had already started its journey by the time we bought our tickets, which is weird…).  We introduced ourselves to our new companions: 2 middle aged men. By looking at them, we knew the sort of people they were. Shortly after leaving, they invited me for beer. “Can’t do the whole trip to Vladivostok and not drink with the Russians” I thought…  A few glasses of beer later, we were gathered around the table drinking Vodka. And, to my relief, I’ve found out that they were not drinking their glasses more easily than me. The trick is to eat/drink non-alcoholic between every shot. They eat fat (literally just fat) seasoned with pepper (that they smell after every shot, as to keep them alive). We eat, we drink and 4 shots each later, the bottle was finished. I had a good time with the guys (they also offered Agnes to join us but mimed that she would be too drunk after just one shot, which made everyone laugh). Agnes, on the other hand, did not like it and made it clear. One of the guy believed she was a journalist. I made him understand that she was…

Later that night, they called me to join them for another bottle. From the smile on their face and their laugh (suggesting they were waiting for me from around the corner), this smelt the trap and declined, faking the need to go to sleep. To my relief, it was not difficult to decline a round of drinking with the Russians.

Do you like fat? Hum, Yummy!!!! / Toi aussi tu aimes le gras! Miam!

Agnes’ side of the story

Hum, yum, yum!

When we arrived in our compartment, I saw their dirty table. It smelt transpiration and smoke. That was hideous! Ben joined them to for a few shots. Later, they put this sandwich of fat on my table & this dry/ salty omul with its belly maintained open with two matches…and they wanted me to eat that!! No way! I promised to myself that I would neither eat their bad looking food nor drink alcohol with them. They were Army guys talking about war and killings; they were not well educated; they had no idea of what leaving a “personal space” to someone meant… Finally, they were drunk and pushy, asking me many times to drink wine, beer and vodka with them. That was too much for me, I had enough! Plus, they did not want to leave me alone; they wanted me to listen to their Russian stories when I did not have a clue of what they were saying… So, I started singing “Help, I need somebody!” from the Beatles. Ah, yeah, I forgot… Alcohol made one of them sick while the other guy turned paranoid thinking I was a journalist (see picture)! A real nightmare! They made me raised my voice which made the wagon’s intendant come to us. He tried to ask them to move away from Ben and myself.

La version de Ben

Paysage typique de taiga engloutie par les eaux

Nous avons quitté Severobaïkalsk pour un voyage de 60heures vers Komsomolsk-na-Amure (un endroit dont nous n'avons jamais soupçonné l'existence avant ce voyage). Mila et Olga nous ont accompagnées dans le train et nous étions tristes de les quitter : Elles étaient vraiment formidables. Nous sommes montés dans un train qui avait quitté Moscou quatre jours auparavant. Nous nous sommes présentés à nos nouveaux compagnons: Un jeune d’une vingtaine d’années et un autre d’une quarantaine. En les voyant, nous savions que le genre de personnes ils étaient. Peu après leur départ, ils m'ont invité a prendre la bière. "Impossible de faire tout le voyage jusqu’à Vladivostok et de ne pas boire avec les Russes" je me suis dit... Quelques verres de bière plus tard, nous commençons à boire la Vodka. Mais, à mon grand soulagement, je découvre qu’ils ont autant de difficultés que moi à boire leurs verres. Leur secret pour tenir est de manger/boire des jus entre chaque verre. Ils mangent de la graisse (littéralement, du gras de viande) saupoudrée de poivre (qu’ils sentent après chaque verre comme pour se maintenir éveillés). Nous mangeons, nous buvons et quatre verres plus tard, la bouteille est vide. Finalement, je me suis bien amusé avec ces gars là (ils ont aussi proposé à Agnès de se joindre à nous et de manger de la graisse avec nous mais je leur ai mime le fait qu’elle serait trop saoule avec juste un verre, ce qui les a bien fait rire !). Agnès, d’un autre coté, n’a pas aimé du tout et l’a fait savoir. L’un des gars croyait même qu’elle était journaliste. Je me suis empressé d’alimenter la rumeur plutôt que de la taire…

Plus tard cette nuit là, ils me rappellent pour reprendre de la vodka. Quand je les ai vus avec leurs sourires narquois et leur rire cynique, j’ai senti le guet-apens et j’ai décliné l’invitation, feignant l’heure tardive et la fatigue. J’étais soulagé de voir que, finalement, on peut refuser de boire avec des Russes.

Goodbye lake Baikal / Sur les bords du lac Baikal, vue depuis la BAM  

La version d’Agnes

Quand nous sommes arrivés dans notre compartiment, j'ai vu leur table sale. Ça sentait la transpiration et la fumée de cigarette. C'était horrible! Ben s’est joint à eux pour boire de la bière / vodka. Plus tard, ils ont mis ce sandwich de graisse sur ma table et cet omul sec et salé, au ventre maintenu ouvert avec deux allumettes ... et ils voulaient que je mange ça! Pas du tout! Je me suis fait la promesse de ne toucher ni à leur alcool, ni à leur nourriture. Ils appartenaient à l’armée de l’air russe et nous parlaient de la guerre et des tueries; ils n'étaient pas bien éduqués, ils n'avaient aucune idée de ce que laisser un «espace personnel» à quelqu'un voulait dire ... Enfin, ils étaient visiblement saouls et insistants, me demandant à plusieurs reprises de boire du vin, la bière et la vodka avec eux. C'en était trop pour moi, j'en ai eu assez! De plus, ils ne voulaient pas me laisser tranquille, ils voulaient que je l'écoute de leurs histoires russes, quand je n'avais pas la moindre idée de ce qu'ils disaient... Alors, j'ai commencé à chanter «Help! I need somebody!" des Beatles. Ah, oui, j'ai oublié ... L'alcool en a rendu l’un malade (il bavait) tandis que l’autre avait des pensées paranoïaques, croyant que j'étais journaliste (voir photo)! Un vrai cauchemar! Ils m'ont fait hausser le ton de ma voix ce qui a eu pour effet d’alerter l'intendant du wagon (iI a ensuite essayé de leur demander de s'éloigner de nous).